C’était un week-end de mai comme les autres à Saint-Paul-de-Vence, un joyau de la Côte d’Azur. Des touristes flânaient dans les ruelles pavées, appareil photo à la main, émerveillés par les galeries d’art et la vue sur les collines. Mais derrière cette tranquillité apparente, un autre récit se tissait en coulisse : celui d’une commune à la recherche d’un équilibre entre protection des visiteurs, préservation du patrimoine… et respect des libertés individuelles.
À l’heure où la technologie permet de tout voir, tout tracer, tout analyser, une question émerge avec acuité :
Comment sécuriser les sites touristiques sans glisser vers une surveillance massive ?
Face à la menace d’incivilités, de dégradations ou de risques sécuritaires, les collectivités se tournent de plus en plus vers des dispositifs de vidéosurveillance, capteurs intelligents, caméras thermiques ou encore reconnaissance faciale.
Mais ces technologies, souvent perçues comme des outils de dissuasion ou de protection, soulèvent des inquiétudes majeures : collecte de données personnelles, manque de transparence, dérives potentielles. Dans un contexte touristique, où la confiance et l’hospitalité sont clés, la ligne rouge est vite franchie.
Certaines villes comme Nice ou Venise ont fait le choix de la vidéosurveillance renforcée, suscitant des débats sur la proportionnalité et la pertinence de ces mesures. D’autres, à l’image de Saint-Paul-de-Vence ou Annecy, cherchent à innover autrement : réguler sans fliquer, observer sans identifier, anticiper sans stigmatiser.
La clé réside peut-être dans une approche anonyme, agrégée et comportementale. De nouveaux systèmes permettent d’analyser les flux de visiteurs, les zones de surfréquentation, ou les comportements à risque sans capter d’images identifiables ou de données personnelles.
Par exemple, certaines technologies d’analyse vidéo traitent les images en temps réel sans stockage, avec des modèles d’intelligence artificielle embarquée qui ne gardent aucune trace. Le but : détecter un regroupement anormal, un passage interdit, une chute, sans jamais identifier les visages ni tracer les parcours individuels.
Ces solutions apportent une double valeur : elles sécurisent les lieux tout en fournissant aux collectivités des indicateurs précieux pour améliorer l’expérience visiteur, fluidifier les parcours, limiter l’érosion des infrastructures, ou même anticiper les besoins en médiation culturelle.
C’est ce que résume bien la responsable de la sécurité de Saint-Paul-de-Vence :
"Ce qu’on veut, ce n’est pas surveiller les gens. C’est comprendre comment vivent nos espaces pour mieux les préserver."
Protéger les sites touristiques sans tomber dans la surveillance massive, c’est aussi mettre en place un cadre éthique et juridique exigeant :
De nombreuses collectivités travaillent désormais avec des startups qui s’engagent à respecter les réglementations RGPD et à privilégier l’analyse à la périphérie, l’oubli des données et le non-stockage des visages ou trajectoires.
En matière de tourisme, la sécurité ne doit jamais se faire au détriment de la liberté.
C’est dans la finesse de la donnée, l’intelligence de l’analyse et la responsabilité des acteurs que se trouve la réponse.
Les villes qui sauront concilier protection, hospitalité et respect deviendront les destinations les plus désirables de demain.
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